Le Rêve

04:40


Claude Lévêque - Rêvez ! - 2008 - Néons



Au commencement, il y eut le Rêve. 

Le musée Cantini à Marseille a décidé d'en faire la thématique de son exposition du 17 septembre 2016 au 22 janvier 2017.  Avec sa bouche alléchante à l'entrée, nous nous retrouvons aspirés dans les phases du sommeil. 
Enveloppés par l'obscurité, des fils de la plante à sommeil de Berdaguer et Péjus embrouillent le fil de notre journée, et nous abandonnent au sommeil.  RÊVEZ ! injonction en multicolore de tubes de néon de Claude Lévêque, il ne nous reste plus qu'à y plonger, et le départ du périple est lancé. Pour nous aider à comprendre ce qui nous arrive dans ce monde sans prise, les définitions nous guident 1.Sommeil. Le cerveau connait trois états : éveil, sommeil, rêve. S'ensuivent des oeuvres, des noms prestigieux qui sonnent doux à nos yeux : Odilon Redon, Auguste Rodin, Félix Vallotton, René Magritte, Salvador Dali, Picasso, Marc Chagall...
En test de Rorschach, Dali nous rappelle que le rêve est le socle de la psychologie. Des méandres de nos esprits s'échappent des forêts cauchemardesques, des rais de lumière, des jouxtes, des rêves amoureux... 


Dali - La grotte Vertébrée - 1936 - Gouache sur papier noir

Par ses nuées de couleurs pastels, Odilon Redon nous fait respirer ses vapeurs colorées et nous entraîne dans un sommeil de rêves exquis. 


Odilon Redon - L'Homme rouge - 1905 - Huile sur toile

Comme en projection de nous-mêmes, voir dormir la Femme nue de Félix Vallotton nous met en abîme. Mais rien en nous ne s'abîme grâce aux mélodies de l'harmonie enchantée que Marc Chagall nous offre dans ses deux oeuvres présentées. 


Félix Vallotton- Femme nue assise dans un fauteuil rouge - 1897 - Huile sur carton marouflé sur contreplaqué

Note dissonante, épreuve visuelle au détour de l'allée, la voilà, immobile, immense, ode à la mère, symbole des inconscients, mise en lumière sur un mur ombré, l'Araignée. De Louise Bourgeois. 




Tout autour d'elle, dans son élément, se déploient des forêts nocturnes et oniriques à l'huile, des paysages célestes et impalpables, et nous déambulons dans cet immense espace, comme passant d'un rêve à un autre, de lieux en lieux. 2. Nocturne. 


William Degouve de Nuncques - La forêt lépreuse - 1898 - Huile sur toile
Enfin, nous sombrons dans le sommeil paradoxal. 3. Le Rêve. Le rêve complexe, les scènes surréalistes de Dali, Man Ray, Oscar Dominguez Jean Arp. Origine de l'inspiration ? Comme on inspire avant de plonger dans la ouate des souvenirs qui se tissent de couleurs, d'odeurs et de fantasmes, le rêve. 



Oscar Dominguez - Le dimanche - 1935 - Huile sur toile

Ce qui nous en reste ? Des fantasmes, la mythologie. 4. Fantasme. Le mythe de l'enfance avec les oeuvres de Joan Miro, la classique des Dieux,  "Orphée aux enfers" de Pierre Amédée Marcel-Beronneau, du sexe avec André Raffray "Étant donné 1 la chute d'eau 2 le gaz d'éclairage". 
Andréa Raffray - Étant donnés 1 La chute d'eau 2 le gaz d'éclairage - 2006-2008 - Crayons de couleur sur toile


Comme un Polaroïd suranné,  Constant Nieuwenhuys semble s'être immiscé dans l'esprit d'un enfant et en avoir capturé l'instant d'effroi. 

Constant Nieuwenhuys - Le cauchemar - 1988 - Huile sur toile

Les formes se délitent, s'assombrissent, le rêve n'est plus à la fête. Il sombre dans les méandres de la peur, des angoisses qui se répetent, des obsessions. 

6. Hallucination. Tourments aux couleurs vives et psychédéliques, lumières stroboscopiques, l'esprit s'éclate. Le cerveau déconnecte et l'envie de vivre le rêve, de le recréer, s'intensifie puis se concrétise l'espace d'un instant, d'une peccadille chimique. Une chimère.  
Victor Vasarely - Alom (rêve) - 1966 - Collage sur contreplaqué




Rien ne dure. Seuls les symboles perdurent. 


Détail - Jacques Hérold - Sade. Génie de Révolution. Roue - 1942 - Techniques mixtes sur papier

Jeu de Marseille : tarot de Marseille revisité auxquels les surréalistes n'auront pas le temps de jouer. La réalité a été la plus rapide. La réalité des monstres qu'on fuit. Et que l'imaginaire modèle pour en créer d'autres, que l'on imprime sur le papier, ceux qu'on voit ; éreintés de ce périple onirique, crées par Victor Hugo, Francis Picabia etc...  Ils peignent, dessinent des hommes sans tête, des scènes effrayantes, car la peur déforme le réel, et le rend sublime parfois, lui donne des contours, des limites, celles du papier et du carbone. Le cauchemar et l'imaginaire font ça : étendre la peur comme on dilue de l'encre, pour diluer le réel quand il est sec, abrupt et sans limite. Quand il n'est que néant. 
Et parfois, l'artiste embellit la vie et le réel aussi, les paysages, et change nos perceptions et les lois même de la gravité comme on peut voir imprimé sur les photos de Philippe Ramette ou Darren Almond. 



Pierre Huyghe - Le Carillon - 1997


7. Réveil. Les carillons sonnent. Le voyage se termine. Et l'on revient au réel en gardant en tête cette citation de Saint Exupéry : 
"Faites que le rêve dévore votre vie afin que la vie ne dévore pas votre rêve.".

http://culture.marseille.fr/les-musees-de-marseille/musee-cantini

Découvrez mon travail sur mon site : www.emiliemarchandin.com

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1 commentaires

  1. bjr,je suis un rev^ur je souhaiterai exposer au musée cantini :) et partout ou je peux parcimonie car mon etat de santé est faible je vends mes oeuvres!
    https://www.facebook.com/kounov.demon
    https://www.artmajeur.com/fr/art-directory/artist/350341/louis-jean-braye

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